Phobie ou anxiété sociale,
cette peur qui nous empêche de vivre !

Selon Paul EKmann : « La peur est l’une des sept émotions universelles ». Elle est, en règle générale, considérée comme une émotion négative pourtant il ne faut pas oublier qu’elle nous permet aussi de nous protéger des dangers. 

Je vais commencer par ce qu’il faut savoir sur la peur ou plutôt sur les peurs fondamentales, celles dites normales et je finirais par celles qui nous intéressent plus particulièrement à cause de leurs répercussions sur notre vie au quotidien.

1. Les peurs fondamentales :

Si j’ai choisi de commencer par ce petit chapitre sur les peurs fondamentales aussi appelées peurs biologiques, c’est pour vous amener à bien faire la différence. Elles sont rationnelles et normales.

Et, il est vraiment important d’éviter toute confusion avec celles que nous verrons après.

Parce que, comme je vous le dis en introduction, nous avons tendance à voir la peur comme une émotion négative alors que les peurs biologiques jouent un rôle important dans notre vie.

Notre cerveau les avait créé pour nos ancêtres comme mécanisme de survie. C’est les peurs normales celles du noir, de l’inconnu, du vide, de l’étouffement, de l’abandon, et du rejet. Toutes ces peurs ont un dénominateur commun : l’incertitude de ce qui va se passer mais elles restent rationnelles et servent à nous alerter des dangers.

Elles se manifestent, souvent, par des troubles physiques qui se reconnaissent :

  • notre rythme cardiaque s’accélère,
  • notre pression artérielle augmente,
  • nos muscles se serrent,
  • notre transpiration augmente,
  • nos pupilles se dilatent.

Le danger nous paraît réel et notre réaction de peur face à lui est normale et nous pousse à nous protéger. 

Ce sont, en règle générale, des peurs innées qui font parties intégrantes de notre cerveau et de notre instinct de survie

Mais, nous pouvons aussi classer dans cette catégorie, les peurs apprises par de mauvaises expériences vécues. Par exemple, une personne qui se sera faite attaquer par un chien enfant gardera souvent cette peur des chiens à l’âge adulte. Tout comme une personne qui se sera brûlée aura tout logiquement peur du feu. 

Pour finir, nous pourrons rajouter les peurs transmises par la famille ou par la culture, que ce soit volontairement ou pas. Parce qu’il arrive qu’inconsciemment nous transmettions nos propres peurs à nos enfants. L’enfant qui se rend compte que sa mère a peur de quelque chose, apprendra tout logiquement à se méfier de cette chose. 

Nous pouvons donc dire que toutes ces peurs sont normales et même nécessaires dans certaines situations. 

En général, elles sont passagères et ne durent que le temps de l’action. Une très grosse peur peut bien sûr avoir des conséquences même sur la santé puisqu’elle peut amener une personne à développer un choc traumatique ou à déclencher une maladie comme dans certains cas, le diabète par exemple. 

Mais, même si nous ne les contrôlons pas toujours, elles sont plus rarement handicapantes que celles dont nous allons parlé maintenant.

 

2. Quand la peur devient un trouble :

Une peur dite normale est celle comme je vous le disais que nous pouvons contrôler et surtout qui reste passagère parce que liée à une situation précise : vous vous retrouvez face à une situation à un moment donné mais vous savez que même si vous avez très peur sur l’instant, cette situation ne va pas durer.

Mais, les choses peuvent être très différente à partir du moment où cette peur devient incontrôlable et poussée à l’extrême. Dans ce cas, elle peut devenir un trouble handicapant dans sa vie au quotidien. 

Selon l’importance de ce trouble, cette peur deviendra de l’anxiété, des angoisses ou une phobie. Le trouble a la particularité d’être donc incontrôlable et peut tout logiquement selon sa nature être un véritable problème pour sa vie au quotidien. La personne le vit mal, souvent elle se met même à l’anticiper et à chercher des solutions d’évitement, pour ne pas avoir à le subir. 

L’anxiété, l’angoisse et les phobies font parties des peurs irrationnelles. Il n’a pas besoin de se passer grand chose pour qu’elles se déclenchent et que la personne ne puisse plus rien contrôler. 

Nous connaissons tous des personnes qui ont la phobie des araignées, la phobie des serpents ou la phobie des insectes au point qu’elles ne puissent même pas les voir sur une photo.

Et, ces phobies pourraient s’expliquer par le fait que l’animal ne serait pas beau ou dangereux ,par exemple, mais quand nous parlons de la phobie des clowns qui sont censés faire rire, ou de la phobie des oiseaux, c’est tout de suite moins simple à expliquer. 

Il existe de nombreux troubles et phobies qui peuvent affecter une personne sans qu’elle puisse expliquer son origine. 

Mon intention de départ étant de vous permettre de comprendre la différence entre les peurs normales et les troubles ou phobies qui peuvent vous empêcher de vivre normalement, je vais maintenant en venir à celle dont nous n’entendons pas beaucoup parler et qui, pourtant, peut être vraiment très handicapante et difficile à gérer au quotidien : l’anxiété ou la phobie sociale.

 

3. La phobie sociale ou l'anxiété sociale :

Avant de commencer, il faut bien comprendre que c’est parce que les recherches scientifiques avancent que nous pouvons, aujourd’hui, donner des noms à ces troubles et mieux les comprendre pour les soigner

Certaines personnes ont tendance à croire que ce sont de nouvelles « maladies » dues à l’évolution de notre style de vie imposé par la société qui serait responsable de leur apparition.

Pourtant la complexité de la nature humaine peut à elle seule et tout logiquement justifié ces troubles. C’est, donc, plus l’intérêt que nous leur portons aujourd’hui qui a évolué, ce qui en soi n’est pas un mal bien au contraire.

J’ai donc choisi de vous parler de l’anxiété ou de la phobie sociale. Un mot peu connu qui désigne les problèmes relationnels qui empêchent une personne d’avoir une vie sociale normale.

Ce trouble n’a été défini que récemment dans les années 80, aux Etats Unis et correspond à une timidité poussée à l’extrême, et surtout elle est considérée à part des autres phobies. Elle est donc reconnue comme un trouble relationnel empêchant une vie normale en société.

Mais, elle doit sa reconnaissance qui date des années 60, à un psychiatre britannique Isaac Marks qui la définit comme une peur qui survient dans une ou plusieurs situations sociales et qui entraîne une gêne dans la vie quotidienne.

Selon, son degré de gravité, elle peut aussi provoquer des troubles physiques mais différents de ceux de la peur :

  • le bégaiement : impressionnée par les autres, la personne a du mal à parler.
  • des rougeurs ou des sueurs froides,
  • de l’inhibition : la personne ne peut pas être soi même.
  • de l’évitement : la personne va tout faire pour ne pas à avoir à faire face à cette situation.

Mal connue cette phobie met la personne dans une situation tellement désagréable que beaucoup peuvent finir par choisir de s’isoler et de fuir la vie sociale pour ne pas à avoir à affronter cette phobie handicapante.

Il existe bien sûr des degrés plus ou moins graves mais dans tous les cas, la personne ressent une gêne et tout naturellement, le vit mal.

 

4. Peut on vaincre ses troubles ?

La bonne nouvelle c’est qu’il existe aujourd’hui et grâce à l’avancée de la science, des solutions pour aider les personnes qui souffrent de ce trouble.

Il existe des techniques et si besoin des spécialistes qui pourront vous aider à vaincre ce genre de problèmes. La toute première chose à faire est sans aucun doute de poser le bon diagnostic

Une personne très timide peut connaître des difficultés à aller vers les autres, à parler en public ou à demander sa route à un inconnu sans pour autant être considérer comme phobique. Il faut vraiment que le degré de sa timidité gêne sa vie au quotidien et qu’elle n’arrive pas à le contrôler.

Pour autant, même à un niveau moindre, il est intéressant de savoir qu’il existe aussi des petites techniques pour apprendre à vaincre cette gêne pour vous sentir mieux dans votre vie au quotidien.

Loin de moi, l’idée de me prendre pour un psychologue et de vous donner des conseils d’après ce que j’ai pu lire.

En fait, mon objectif est plutôt de vous livrer les déductions que j’ai pu faire en découvrant les résultats de recherches sur le sujet et qui, à mon avis, pourront vous aider à mieux comprendre le problème et donc, à y trouver des solutions.

Différentes recherches ont permis de mettre en avant, le rôle essentiel que joue les croyances dans les troubles anxieux. L’idée que l’on se fait de soi même, des autres et du monde créent des pensées automatiques qui ont été repéré grâce à l’analyse fonctionnelle.

Les croyances irrationnelles et négatives sur soi même auront tendance à créer des pensées automatiques négatives. Par exemple, si vous vous pensez stupide, vous créerez des pensées automatiques négatives qui entraîneront le développement et la persistance de troubles anxieux sans en être consciente.

5. Comment vaincre cette phobie sociale qui m'empêche de vivre ?

Nous venons de voir que la personne n’est pas consciente que ses troubles sont, dans la majorité des cas, liés à ses propres croyances.

Sa prise de conscience va lui permettre de réaliser ses troubles sont donc dus à ses propres pensées et donc, qu’elle a le pouvoir d’agir pour faire changer la situation.

Le but va être d’arriver à créer des pensées alternatives pour faire barrage aux pensées automatiques et ainsi, reprendre le contrôle. La technique consiste à amener la personne à se décentrer en imaginant le point de vue d’autrui.

La personne devra remettre en cause ses croyances ancrées, en général, depuis des années et acquérir de nouvelles connaissances sur elle même pour changer sa perception des choses.

Les psychologues qui travaillent sur le sujet s’appuient sur les différentes expériences et travaux qui ont été fait en laboratoire depuis des années. Il faut savoir que certaines expériences ont pu démontré qu’il suffisait de faire croire à une personne qu’elle avait ses troubles anxieux pour qu’elle en ressentent tous les symptômes.

Il me semble qu’en sachant identifier d’où vient le problème, il est plus facile de lui trouver une solution. Maintenant, il est évident qu’il peut être difficile de changer ses croyances et que ça ne pourra pas se faire d’un claquement de doigts.

Selon, le niveau de vos troubles vous aurez peut être besoin de l’aide d’un professionnel, cet article vous aidera peut être à réaliser qu’il existe des méthodes pour vous permettre de trouver la bonne solution pour régler votre problème. 

Si, par contre, vos troubles sont beaucoup moins handicapants mais qu’ils vous causent quand même une gêne que vous aimeriez bien voir disparaître, il va vous falloir travailler sur ce que vous croyez de vous !

Apprendre à mieux vous connaître, développez votre estime de vous et votre confiance en vous pour vaincre les pensées automatiques négatives qui créent ces petits troubles anxieux.

Votre objectif devra être d’arriver à changer votre point de vue en travaillant pas à pas. La timidité est aussi un petit mécanisme de défense que vous avez le droit de choisir de désactiver dans certaines situations pour en garder le contrôle.

Pour conclure sur ce sujet, j’ai choisi cette jolie pensée d’Alain Ayache (éditeur et homme d’affaires) qui dit :

« Il est essentiel de ne pas confondre la modestie qui va de soi, et la timidité qui pèse sur soi ! »

Laisser un commentaire